Les 4 erreurs des couples normopathes

Cela fait maintenant une quinzaine d’années que je reçois des couples à mon cabinet de psychothérapie. J’ai pu constater des problématiques récurrentes dans les demandes de consultations qui sont selon moi générées par quatre erreurs fondamentales décrites dans cet article.

Première erreur : Ne pas prendre en compte les valeurs relationnelles

Effectivement, la plupart des gens ne connaissent pas leurs valeurs et encore moins celles qui concernent leur façon de relationner avec les autres. Du coup, non seulement ils ne se soucient pas des leurs mais en plus de ça ils peuvent passer à côté de celles de l’autre et dans un couple cela peut avoir des conséquences ravageuses… Nous avons tous des préférences et des sensibilités qui orientent nos affinités relationnelles et elles viennent de nos valeurs relationnelles : certains vont par exemple accorder plus d’importance au respect et au partage, pour d’autres ce sera la liberté, l’intégrité, la confiance ou la joie qui seront prioritaires… De nombreux conflits viennent en réalité de là et sont des conflits de valeurs non résolus et qui stagnent jusqu’à les identifier clairement et ensuite savoir quoi en faire… Il y a aussi ceux qui pensent connaitre leurs valeurs mais qui ne les incarnent pas du tout, que ce soit en paroles ou en actes et puis ceux qui en font des principes rigides en pensant que tout le monde devrait avoir les mêmes valeurs prioritaires que celles qu’ils prônent…

Deuxième erreur : Penser que le bonheur vient du couple

Cette illusion touche une grande majorité de personnes. Beaucoup idéalisent la vie de couple ou une nouvelle relation avant de le vivre suffisamment longtemps pour s’apercevoir après quelques temps que la princesse ou le prince charmant n’existent pas ! Dans tous les cas, âme-sœur ou pas, il faut se confronter aux différences de l’autre et composer avec. Et là, beaucoup ne supportent pas de ne pas être toujours d’accord et que rien n’est acquis. Par exemple, quand on change ou que l’autre change, il faut pouvoir en supporter les conséquences… Cela est très révélateur de l’autonomie de chaque partenaire : est-il capable de se suffire à lui-même, de survivre si l’autre manque à l’appel ? De prendre soin de lui quand l’autre n’est pas disponible ? De faire des activités pour soi et sans l’autre ? De cultiver la joie et le bien-être quel que soit le comportement de l’autre ? Bref, le couple est ici mis au travail et très challengeant…

Troisième erreur : Oublier de prendre soin du lien

C’est quelque-chose qui revient souvent. Chacun est très pris par son travail, ses activités, l’éducation des enfants et les préoccupations diverses et variées de la vie quotidienne. Dans certains couples il n’y a plus de temps consacré à la relation voire plus du tout d’intimité. Chacun est dans sa bulle, pris par des habitudes de fonctionnement et pensant que le couple tient encore mais en réalité le lien se défait jour après jour car il n’y a plus de complicité ou d’amour partagé qui en principe fait qu’on se sent bien en présence de l’autre. Dans ce type de couple, la routine s’installe, les gens se sentent très seuls, pas soutenus dans les difficultés ou les épreuves, ils ne se sentent plus connectés à leur partenaire mais font comme si tout allait bien… Le conflit est évité et les non-dits ainsi que les frustrations s’accumulent jusqu’à exploser un jour avec colère voire violence… Des compensations peuvent alors survenir par des infidélités et soit c’est la rupture soit c’est le reset total pour tout reconstruire, avec plus de profondeur cette fois…

Quatrième erreur : Zapper l’histoire de l’autre

On entend souvent qu’il faut vivre au jour le jour, profiter de chaque instant et ne pas se poser trop de questions ni se prendre la tête… Dans cet état d’esprit, se lancer dans une nouvelle relation relève de la passion amoureuse et pour les psys classiques il n’y a rien de plus pathologique que l’état amoureux ! Lorsque la vigilance est basse, le discernement est altéré et cela peut amener ensuite des liens très toxiques voire destructeurs. C’est là que l’on se retrouve dans des schémas de répétition inconscients selon nos partenaires précédents ou nos mémoires transgénérationnelles. Le dévoilement de l’autre peut prendre une tournure qu’on n’avait pas envisagé : composer avec ses ex ou ses enfants dont on découvre l’existence, des relations familiales compliquées et donc une « belle-famille » pouvant avoir sa part d’influence sur la relation, tout comme des amis intrusifs ou décalés par rapport à ce qui voudrait se construire dans la nouvelle relation, ou encore des problèmes de santé particuliers etc… Cela peut aussi concerner les incompatibilités en termes plus matériels de cohabitation et de modes de vie selon tout ce que chacun aura construit avant et là, ça passe ou ça casse en principes, au risque d’avoir de grosses déceptions face à tout ce qui avait été idéalisé au moment de la rencontre… On voit alors les capacités de résilience de chacun dans ce contexte !

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