Les 4 niveaux de l’auto-sabotage

A travers ma pratique clinique de psychothérapeute j’ai pu identifier quatre niveaux d’auto-sabotage qui reviennent fréquemment chez les patients.

Maltraiter son propre corps :

Pour de nombreuses personnes, prendre soin de soi est encore associé à l’égoïsme ou au fait de se regarder le nombril, c’est même quelque-chose à éviter au risque d’éprouver de la culpabilité… Quand on creuse un peu dans les psychismes, on trouve aussi de l’évitement par rapport à tout ce qui concerne le corps : peur de le toucher ou de le regarder, des complexes sur sa forme, son poids ou sa taille voire un dégoût empêchant de ressentir les sensations ou les émotions. Cela peut aller jusqu’à la dissociation, c’est-à-dire être coupé de ses sensations et émotions. Les compensations se font alors par des addictions dont certaines ont été largement banalisées depuis bien longtemps : alcool, tabac, drogues, malbouffe, anorexie et boulimie et cela peut aller jusqu’aux automutilations, des blessures auto-infligées, des conduites à risques, des scarifications etc…

Rester dans la souffrance émotionnelle : 

La peur, la tristesse, la colère, la frustration, les regrets et bien d’autres éprouvés encore ne sont généralement pas très agréables à ressentir et difficiles à dépasser tant la souffrance est grande… Certaines personnes sont alors accablées par ces lourdeurs émotionnelles et finissent résignées face à l’idée d’être à nouveau en joie comme si leur état était figé pour toujours dans une détresse interminable… Il y a comme une résistance à vouloir se sentir bien et aller vers un mieux-être. La plupart du temps ces personnes n’arrivent pas à passer à l’action pour se remettre en mouvement car tout effort leur parait impossible et il y a complaisance dans la souffrance. Les donneurs de conseils n’ont aucune influence sur eux car rien ne marche, même s’ils ont tout essayé, selon eux… Ces personnes n’arrivent pas non plus à accéder à leurs ressources internes pour transformer leur état, c’est donc le cercle vicieux car cela renvoie aussi une très mauvaise image de soi et la souffrance s’ajoute à la souffrance qui était déjà là… La psychothérapie est nécessaire mais il faut avoir envie de se faire aider pour s’en sortir…

Se fixer sur des croyances limitantes

Les comportements et les émotions destructrices sont bien souvent le résultat de fixations mentales sur des croyances limitantes ou obsolètes. C’est plus subtil pour les repérer car cela suppose d’être conscient de ses propres pensées et ensuite de voir si elles nous sont utiles ou pas et si elles contribuent à notre bien-être et à notre évolution ou pas… Si ce n’est pas le cas, des changements sont nécessaires et cela peut être compliqué pour ceux qui ne veulent pas remettre en question leur système de pensées et leurs croyances avec authenticité sans se voiler la face et qui persistent obstinément à vouloir avoir raison ou le dernier mot, en rationnalisant ou intellectualisant outre mesure pour justifier leurs choix. Cela amène de plus en plus de réactivité face aux autres ou aux évènements de la vie qui vont à contre-sens et obligent à changer, parfois par force… Il y a aussi ceux qui restent dans les ruminations, les auto-jugements et autres auto-flagellations pour se convaincre qu’ils ne valent rien, ne méritent rien et ne peuvent rien réussir ni être aimé…

Se fermer à toute transcendance

Prendre conscience de ses propres pensées permet en principe d’agir dessus. Cela demande un niveau d’attention supplémentaire pour arriver à trouver d’où elles viennent et comment les laisser se dissoudre si besoin dans « plus grand que soi », c’est-à-dire quelque-chose qui soit au-delà du processus même de la pensée. Certains peuvent appeler cela un « champ de potentialités » où d’autres solutions émergent, d’autres y percevront une énergie qui fait du tri entre ce qui est utile au développement et à la réalisation de soi et ce qui n’est plus nécessaire, pour d’autres encore il s’agira de se faire aider par des symboles qui représentent la transmutation comme les quatre éléments par exemple ou des figures alliées qui serviront de ressources… Chacun peut ici faire appel à ses ressources créatives et à son imagerie interne pour commencer à créer une autre réalité et transformer sa situation mais cela demande un certain lâcher-prise et d’accepter de se laisser traverser par le vivant en soi afin de redonner vie aux parties blessées…

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