Alors que la psychologie universitaire s’est laissée progressivement instrumentalisée par le discours de la science, on observe depuis une quinzaine d’années un retour en force vers les origines de ce que l’on appelle « la clinique », c’est-à-dire, la pratique au plus près des sujets, qui ne cherche pas à diagnostiquer, étiqueter ou supprimer des symptômes, dans une logique hygiéniste comme en médecine mais à trouver du sens à l’existence humaine.
C’est aussi ce qu’a d’abord tenté de faire la psychanalyse par la réflexion et la recherche de ressources intérieures pour se différencier de la psychiatrie au 19ème siècle mais elle est devenue sa propre doctrine au risque d’imposer son système de croyances et en tentant de faire partie des sciences humaines… On a vu ensuite l’émergence de la psychologie humaniste, transpersonnelle et plus récemment la psychologie positive, les thérapies brèves et dîtes de « troisième vague » issues des TCC (thérapies comportementales et cognitives).
Seulement voilà : la psychologie et la psychanalyse sont les héritières de la philosophie, elle-même servante de la théologie et leurs champs d’application sont issus de la connaissance de Soi Socratique, du Stoïcisme et de l’épicurisme qui visaient l’ataraxie pour faire taire les passions et la consolation de l’âme chère aux anciens avec en outre un questionnement ontologique et métaphysique… Ceci entraîne aujourd’hui de nombreuses confusions pour différencier les disciplines car le sens des mots change selon les époques et leurs buts ne sont pas les mêmes. Elles se veulent indépendantes l’une de l’autre.
En effet, les philosophes pensent qu’il faut être bien portant pour pouvoir bien philosopher et ils ont un tout autre idéal que la guérison ou la thérapie, bien qu’ils appuient leur raisonnement sur les données scientifiques contemporaines. Utiliser des concepts philosophiques dans une démarche de développement personnel est pour eux digne d’une philosophie de comptoir. C’est davantage une recherche plus profonde de sagesse et d’éthique…
A voir maintenant si les nouveaux thérapeutes peuvent prétendre pouvoir se passer de leur héritage philosophique et ce qu’ils peuvent en faire à la fois dans leurs réflexions personnelles et dans leurs pratiques…
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