Qu’est-ce qu’un normopathe ? C’est quelqu’un qui n’a pas pu développer sa subjectivité et s’individualiser par effet de conformisme extrême, c’est-à-dire en suivant de façon rigide les règles sociétales. La normalité est ici vue comme une moyenne statistique adoptée par une majorité d’individus mais ne relève pas d’un état de santé optimal autant au niveau physique que sur le plan psychologique. En effet, les comportements automatiques conditionnés par l’extérieur empêchent toute possibilité de penser par soi-même et aussi toute forme de créativité qui pourraient faire disruption dans un système normé…
Les personnes qui prennent conscience de cela veulent en principe se sentir libres de choisir par elles-mêmes ou au-delà de leurs conditionnements antérieurs soit parce qu’elles ont été victimes de normopathie soit parce qu’elles ne veulent pas en subir les effets…
La sur-adaptation de l’organisme amène un stress chronique jusqu’au moment où le système nerveux disjoncte. Cela se traduit soit par des troubles anxieux-dépressifs comme le burnout, soit par des addictions qui sont des tentatives de relancer le système, soit encore par des somatisations quand il y a une perte de contrôle sur les situations à gérer par exemple…
Si l’on se réfère à la théorie polyvagale de Stephen W. Porges, professeur Américain en Psychiatrie, retenons simplement qu’il est bon de renforcer notre neuroception, c’est-à-dire notre conscience corporelle, avec notamment la perception fine de notre système nerveux et la capacité de s’autoréguler ou de se coréguler quand on demande l’aide de quelqu’un de confiance pour y arriver. C’est d’ailleurs tout un art de pouvoir mettre en place une alliance thérapeutique sécure avec des patients traumatisés voire polytraumatisés dans le cadre des psychothérapies…
Voici quelques exemples pour se familiariser avec cette approche :
Lorsque quelqu’un a une forte réactivité émotionnelle, a des difficultés à prendre de la distance avec des situations stimulantes (au sens de déclencher du stress) ou encore un manque de nuance en prenant tout à la lettre par exemple, on peut dire que son système nerveux sympathique est activé, ce qui va le pousser à attaquer pour se défendre ou à fuir pour trouver un apaisement (Fight or Flight).
Pour les personnes qui ont tendance à somatiser au moindre stress on peut aussi penser qu’elles ont leur nerf vagal fragilisé et donc une difficulté dans leur système nerveux parasympatique pour s’autoréguler ou se détendre…
Ceux et celles qui ont des difficultés relationnelles et se sentent coupés ou déconnectés des autres n’arrivent pas à trouver un ancrage dans leur système parasympathique ventral ce qui les empêchent de garder une attitude confiante et sereine face à la vie et une ouverture d’esprit à la différence des autres…
Ceux enfin qui cumulent les épreuves ou qui ont un vécu traumatique les empêchant de prendre toute initiative ou qui restent prostrés, n’arrivant pas à se remettre dans un mouvement de vie ou à suivre le courant, sont ceux qui restent figés et en état de choc, parfois complètement coupés de leurs sensations ou émotions. Leur système parasympathique dorsal est effondré.
Voici comment l’intérêt pour le fonctionnement du système nerveux peut aider pour réguler ses émotions au quotidien et développer la conscience de Soi en restant relié à son corps mais aussi aux autres et à son environnement évoluant à travers différents contextes où il s’avère utile de savoir trouver sa place.
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